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Une Histoire pour tous - Histoire de l'Antiquité à nos jours

De l'Historien à l'Archéologue : les experts du passé

6 Février 2016 , Rédigé par Sebastien Thiriet Publié dans #Archéologie

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Il est des histoires qui ne peuvent se passer d’anecdotes, c’est le cas de celle de l’humanité. En effet dans le monde de la recherche, et vous y aurez peut-être été confronté, une guerre fratricide existe depuis la naissance d’une branche dissociée de l’Histoire, qui progressivement est susceptible de l’absorber à son tour, tout comme le disciple a semble-t-il matière à pouvoir dépasser le maître.

Car oui l’Histoire se nourrie d’archéologie, et ne lui en rend pas grâce, au contraire, bien des historiens toisent leur confrère archéologue d’un mépris qu’il ne s’infligerait point en leur sein. L’historien fait reposer ce sentiment sur un aspect simple, l’archéologie n’est qu’une anecdote parmi tant d’autre, et l’histoire seule marque durablement le caractère d’une civilisation, l’histoire seule permet dans un langage de transmettre une idée même abstraite ; c’est oublier bien vite que la naissance matérielle est de loin antécédente à l’épigraphie, que l’écriture n’apparaît que bien tardivement à l’échelle de l’évolution anthropologique, et que l’Homme somme toute a su développer des techniques représentatives d’une forme de culture, bien avant de se servir d’un outil pour graver sa pensée.

Alors me direz-vous, pourquoi donc cette lutte perpétuelle de l’ascendance d’une branche sur une autre ? Pourquoi donc cette lutte s’établit-elle dans de nombreux cas au dépend de la science et de la recherche, de la connaissance et du partage ? Pourquoi s’installe une rivalité qui ne stimule guère l’intellect mais au contraire l’assombri de son caractère le plus vulgaire ?

Il n’y a vraisemblablement pas de réponse magique, mais nous pouvons cependant dépeindre ce qui pourrait selon nous guider les plus démunis vers le refuge d’un environnement meilleur, où les uns savent estimer les autres. L’archéologue paraît dans le monde de la recherche, ce savant tout touche à tout qui vénère les plus beaux objets jusqu’aux pierres les plus communes, mais qu’en est-il réellement ? Peut-on être à la fois historien et archéologue sans pour autant se voir l’objet du tiraillement du choix d’un camp ou d’un autre, faut-il rattacher chaque système de penser à une école ou à une autre ?

Non c’est bien la complémentarité des deux branches et le replacement contextuel et réciproque de l’une dans l’autre, ou de l’une avec l’autre, qui fait de ces deux matières, les outils de la compréhension des générations passées. C’est le symbole du lien entre le matériel et l’événementiel qui marque durablement la société, et parfois la conditionne ; c’est ce qui d’une certaine manière l’identifie aux yeux de ceux qui la côtoie quotidiennement aux travers de milliers d’études. A vrai dire il n’y a pas réellement de différenciation à faire, un historien est une forme d’archéologue du littéraire, qui va fouiner, trifouiller, chercher, et creuser une idée dans un livre, tandis que l’archéologue le fait à l’aide d’une truelle. Mais quand vient l’heure du bilan, les deux s’affairent en bibliothèques à l’édification de leur pensée ; qui pour cette dernière repose tout à la fois sur les expériences passées, sur les connaissances accumulées, que sur la capacité à stimuler sa réflexion au service de la compréhension des autres.

Alors pour répondre à ces questions : l’archéologue est un historien, l’historien un archéologue, seul les différencient les outils qu’ils utilisent, mais les deux s’affranchissent de ces particularités dues à leur spécialités respectives, quand vient l’heure de raconter.

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